Albert FERMÉ, le juge de paix     
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Présentation

Albert Fermé

Marie Léopold Albert Fermé est né à Vendôme (Loir et Cher) le 2 septembre 1840. Son père Jean Auguste Fermé, alors âgé de 33 ans, était huissier de justice. La mère d'Albert Fermé s'appelait Sophie Marie Julie Bottier.

Albert Fermé fit ses études de droit à Poitiers et à Paris et devint avocat à Paris. Il s'était opposé au régime impérial, et ses critiques trop vives pour l'époque lui avaient valu d'être incarcéré à deux reprises: trois mois pour des articles écrits dans le "Moniteur" en 1862, alors qu'il avait tout juste 22 ans et qu'il était encore étudiant en droit, et six mois pour des articles publiés dans "Les écoles de France" et le "Courrier français".

Albert Fermé se trouvait sans clients, donc sans ressources. Il ne pouvait attendre aucun secours de son père, ruiné par les frais occasionnés par les procès de son fils. Après bien des démarches, Albert Fermé réussit à se faire proposer un emploi de juge de paix en Algérie. Il est vrai aussi que le manque de candidatures pour ce genre de poste l'a beaucoup aidé. A cette époque, partir en Algérie était une aventure. La vie y était rude et sans merci, le pays n'était pas particulièrement accueillant. Il n'y avait pas d'autre moyen de locomotion que le cheval pour effectuer les tournées nécessaires, et l'on était constamment sous la menace permanente de maladies, à cette époque mortelles pour la plupart. Au fond, le gouvernement impérial se débarrassait ainsi à peu de frais d'un contestataire gênant, en lui offrant une occupation le privant du loisir de nuire, et cela dans un cadre où les chances de disparition étaient non négligeables.

La carrière d'Albert Fermé en Algérie peut être suivie grâce à son dossier de magistrat, conservé aux Archives Nationales. Probablement faisait-il preuve dans son comportement d'une certaine indépendance vis à vis des directives du gouvernement de l'Algérie. Par prudence, ses supérieurs l'éloignent des confins algéro-marocains où il était en exercice, à une période troublée.

Albert Fermé après avoir été en poste dans "le bled", en particulier comme juge de paix à El Arrouch, puis en Oranie, fut nommé à Alger. Peu de temps après son arrivée en Algérie, il s'était marié à Constantine (le 27 septembre 1871) avec Rosine Isaac, fille de feu Hertz Isaac ("maître boucher") et de Barbara Mayer ("ménagère, son épouse légitime"), tous deux nés dans le Palatinat. Les parents de Rosine ont en effet fait partie de ces humbles gens, originaires de la vallée du Rhin très appauvrie à la suite des campagnes napoléoniennes, et que le mirage d'une vie plus décente attirait vers l'Amérique ou encore l'Algérie pour ceux qui n'avaient pas les moyens de payer la traversée de l'Atlantique.

Soucieux de sa carrière, et n'ayant pas de perspectives intéressantes à Alger, peut-être à cause de ses prises de position particulières, Albert Fermé prit la décision d'aller en Tunisie, pays ou la France venait d'instaurer un protectorat, plutôt que d'accepter un poste en Nouvelle Calédonie, affectation qu'on lui présentait sous un jour flatteur, mais qui lui était proposée en fait dans l'intention de l'éloigner. Cela se situe vers 1883.

Son oeuvre essentielle en Tunisie a été la création d'un Tribunal Mixte, c'est-à-dire comportant aussi bien des agents français que tunisiens, pour le règlement des litiges immobiliers soulevés par l'arrivée de colons français et italiens. Evidemment, l'activité de ce tribunal mixte, admise initialement comme utile, sinon nécessaire, n'entrait pas dans les vues de tout le monde.

Albert Fermé avait rendu des jugements favorables aux Tunisiens et avait été mis en garde (verbalement) plusieurs fois par le Procureur de la République à Tunis contre ses positions défavorables aux intérêts français ". De fait, en tant que président du tribunal mixte de Tunis, tribunal qu'il avait instauré, en 1885, pour que soient mieux jugées les affaires de contentieux entre parties tunisienne et européenne, il se devait de faire valoir l'équité et ne voulait en aucune façon céder aux pressions dont il était l'objet de la part des instances représentant la tutelle française.
Un jugement prononcé en faveur de l'administration des Habous (chargée des biens fonciers religieux tunisiens), par lequel l'administration française était déboutée de ses demandes d'expropriation à son profit, est à l'origine des incidents qui devaient le conduire à mettre un terme à sa carrière.

Durant des mois il résiste aux attaques et accusations dont il est l'objet de manière sournoise. Pensant sincèrement avoir oeuvré pour la justice, il ne comprend pas et il en devient malade. Finalement, à bout de forces, n'ayant rien obtenu, il négocie son départ anticipé à la retraite dans des conditions honorables. Il sollicite sa nomination dans l'ordre de la Légion d'Honneur, car eu égard à son grade dans l'administration, un départ sans avoir obtenu cette distinction honorifique aurait eu un caractère disciplinaire. Bien entendu les promesses faites ne seront pas tenues.

Albert Fermé se retira à Marseille, au 34 de la rue Jaubert. Il était membre de la Société des Gens de Lettre et il écrivit plusieurs ouvrages, dont Le Touareg et Les Nouvelles Algériennes.

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Albert Fermé et Karl Marx

C'est Albert Fermé qui accueille Karl Marx en Algérie en 1882. Les lettres qui suivent sont extraites de la correspondance de Karl Marx et Friedrich Engels telle que reproduite dans MARXISME ET ALGÉRIE, René Gallissot, Collection 10/18, Julliard, Paris, 1976.

Lettres

Cher Fred (Engels) le 21 février 1882

(...) Le brave juge m'a accueilli hier de la façon la plus amicale qui soit ; un jour avant mon arrivée, la lettre de Longuet l'avait préparé (…) écris-moi à mon nom et : Aux soins de Monsieur Fermé, juge au tribunal civil, n°37, Route Mustapha Supérieur (Alger).

Mon Cher Paul (Lafargue) le 20 mars 1882

(...) Si l'occasion se présente, je rappellerai à monsieur Fermé son ancien camarade proudhonien Lafargue (…)

Ma chère enfant (Jenny Longuet) le 6 avril 1882

(...) Il y a quelques jours, Fermé m'a remis aussi les exemplaires de la « Justice » que tu m'avais promis (où sont imprimées les élucubrations que Hirsch a publiées dans la « Revue » de Madame Adam –Les articles de Longuet sur la « grève » sont très bons. Une remarque en passant : il dit que Lassalle a seulement trouvé les mots (pas la loi elle-même, qui a été exposée par Ricardo, Turgot, etc.). En réalité, Lassalle a emprunté l'expression de Goethe, bien connue des Allemands « cultivés » qui avait lui-même transformé les « lois éternelles immuables » de Sophocle en « éternelles lois d'airain ». Fermé a dû rester assis en face de moi dans ma chambre lisant en silence, jusqu'à ce que j'aie terminé une lettre à Tussy afin que le messager qui va à Alger puisse l'emporter (…)

Cher Fred (Engels) le 8 mars (avril) 1882

(...) Entre autres choses, Fermé me raconte que durant sa carrière de juge de paix et ceci régulièrement) on utilise une sorte de torture pour extorquer les aveux aux Arabes. ; naturellement, c'est la « police » qui s'en charge (comme chez les Anglais aux Indes) ; le juge is supposed to know nothing about all of it. Par ailleurs, raconte-t-il quand par ex. une bande d'Arabes commet un meurtre, la plupart du temps pour voler, et qu'au bout de quelques temps les auteurs réels ont été pincés, jugés et décapités, cette expiation ne suffit pas à la famille de colons lésée. Elle exige au moins qu'on « keppe » un peu in to the bargain une demi-douzaine d'Arabes innocents. Mais ici les juges français et surtout les cours d'appel résistent, tandis qu'ici où là quelque juge isolé et solitaire est exceptionnellement menacé de mort par les colons s'il ne laisse pas incarcérer à titre provisoire (la compétence du juge ne va pas plus loin), et impliquer dans l'instruction de l'affaire une douzaine d'Arabes innocents qu'on déclare suspects d'assassinat, de cambriolage, etc.. Nous savons bien que partout où un colon européen s'installe ou simplement séjourne pour ses affaires au milieu de « races inférieures », en général, il se considère comme plus intouchable que le beau Guillaume Ier. Toutefois, les Anglais et les Hollandais surpassent les Français pour ce qui est de l'arrogance impudente, de la prétention, de la rage vengeresse et de la cruauté digne d'un Moloch vis-à-vis des « races inférieures ».

Très chère Cacadou (Laura Lafargue) le 13 avril 1882

Je me fais des reproches de ne t'avoir écrit, non qu'il y ait ici des choses extraordinaires à raconter. Comme je pense à toi souvent, quand tu venais à Eastbourne, au chevet de ma Jenny, égayant par tes visites quotidiennes ce grognon d'Old Nick. Mais il faut que tu saches, chère enfant, que cette semaine et la semaine dernière Fermé avait son congé de Pâques. Son domicile est situé rue Michelet (ainsi s'appelle une fraction de la route Mustapha Supérieur), au pied de la hauteur que domine l'hôtel Victoria. Pour lui, venir jusqu'ici, ce n'est qu'un saut de puce, même s'il est forcé de « faire de l'escalade » car il n'y a pas de sentier frayé qui monte jusqu'en haut. De fait, pendant tout ce temps, il m'a assailli de visites, me frustrant ainsi de mes après-midi et de mes projets de correspondance les plus ancrés. – D'ailleurs, ce M. Fermé n'est pas un visiteur désagréable, il ne manque pas d'humour. Comme je lui avais prêté, pour qu'il les lise, les « Citoyen » et les « Égalité », quand il est revenu, il n'arrêtait pas de rire du « Terrorisme de l'avenir » de Guesde, l'encre d'imprimerie ayant, par anticipation, guillotiné le dernier ennemi des bourgeois.
Fermé n'aime pas Alger : le climat ne lui convient pas, pas plus qu'à sa famille (fréquents accès de fièvre, etc.) bien que tous les membres de celle-ci soient « des indigènes » à commencer par Madame l'épouse. Mais surtout son traitement de juge suffit à peine et pourtant il vit très modestement. Dans la capitale d'une colonie, la vie est toujours chère. Il reconnaît une chose, dans aucune ville elsewhere, qui soit à la fois le siège du gouvernement central, il n'existe un tel laisser faire, laisser passer : la police est réduite au plus strict minimum ; sans-gêne public inouï ; c'est l'élément maure qui a introduit ces mœurs. Les musulmans en réalité n'acceptent pas de subordination ; ce ne sont ni des « sujets » ni des « administrés » ; ils ne reconnaissent nulle autorité excepté in politicis, ce qui provoque de la part des Européens un grave malentendu. Peu de police à Alger et, en plus, composée en majeure partie, d'indigènes.
Et cependant étant donné ce salmis d'éléments de diverse nationalité et de natures peu scrupuleuses, des heurts sont souvent inévitables, au cours desquels les Catalans conservent leur ancienne réputation : leurs ceintures blanches ou rouges qu'ils ne portent pas comme les Français, sous leurs vêtements, mais comme les Maures, autour de leurs manteaux, dissimulent en guise « d'épingles de sûreté »… de longs poignards que ces fils de la Catalogne « manient » facilement, avec une belle impartialité, contre les Italiens, les Français, etc. et les indigènes. Et à ce propos, il y a quelques jours, dans la province d'Oran, on a mis la main sur une bande de faux-monnayeurs, et parmi eux, sur leur chef, ancien officier espagnol ; leur agence européenne, a-t-on découvert, est située dans la capitale de la Catalogne : Barcelone ! Une partie de ces gars-là n'a pas été arrêtée, mais s'est enfuie en Espagne. Cette nouvelle et d'autres, je les tiens de Fermé. Celui-ci vient de recevoir du gouvernement deux propositions avantageuses : premièrement d'aller en Nouvelle-Calédonie, où il serait chargé d'introduire un système judiciaire nouveau, avec un traitement de 10 000 F (voyage payé pour lui et sa famille et sur place il aurait un logement de fonctions gratuit) ; ou alors, deuxièmement aller à Tunis, où il aurait dans la magistrature un rang plus élevé qu'ici et serait dans des conditions beaucoup plus favorables. On lui a donné un délai pour prendre une décision : il va accepter une des deux propositions.
De Monsieur Fermé je passe naturellement au temps, car pour ce qui est de pester contre, il ne s'en prive pas (…).

 

Commentaire de Gallissot

Mises à part les esquisses de comparaison d'un domaine colonial à un autre, et quelques remarques personnelles, Marx répète Fermé qui n'est lui-même qu'un écho de l'opinion européenne, coloniale, fût-elle de gauche. La carrière du juge Fermé ramasse en elle-même les contradictions de la situation coloniale. Marx avait donc été recommandé à Fermé, juge au tribunal civil , par son gendre Longuet ; Fermé l'accueillit amicalement, lui fit de longues visites, tenta même de le conduire à travers Alger par monts et par vaux ; il l'a submergé de sa conversation, mais Marx y prenait plaisir, tout heureux de trouver en lui, outre un conteur d'anecdotes, quelqu'un qui aimait lire les journaux socialistes et riait à la lecture du « Terrorisme de l'avenir » de Guesde, qui ridiculise les préjugés bourgeois sur le communisme. Marx parle de lui à son autre gendre Lafargue, en lui rappelant son « ancien camarade proudhien » et le présente comme « déporté en Algérie sous Napoléon III, ayant réussi à accéder aux fonctions de juge d'appel ». La connaissance se précise ensuite, mais l'on sent que Marx redit les propos de Fermé lui-même : « Fermé n'aime pas Alger : le climat ne lui convient pas, pas plus qu'à sa famille … bien que tous les membres de celle-ci soient « des indigènes » à commencer par Madame l'épouse. Mais surtout son traitement de juge suffit à peine et pourtant il vit très modestement… » ; sa femme était indigène au sens propre du terme, puisqu'elle appartenait à une famille juive de Constantine.

Le cheminement de Fermé, les appuis qu'il a reçus, ce curieux mélange de républicain de « bonne » colonisation, illustrent assez bien ce que la correspondance ne Marx laissait soupçonner, l'impossibilité d'être homme de gauche, et à plus forte raison socialiste en situation coloniale, si l'on accepte précisément cette situation. Marie-Léopold Fermé (il poétisera sous le nom d'Albert Marie) né à Vendôme en 1840, fils de secrétaire de mairie, licencié en droit en 1862, avait fait partie de cette opposition étudiante au second Empire, qui se nourrissait certes de quelques idées proudhiennes et formait une avant-garde internationaliste, où l'on rencontrait aussi Charles Longuet et Paul Lafargue. La littérature et le journalisme l'attiraient, et il fut condamné à deux reprises (3 mois et 6 mois de prison) pour des articles publiés dans Le Mouvement, les Écoles de France et Le Courrier Français ; Ernest Picard avait assuré sa défense. Sans situation en 1870, en dépit de ses opinions hostiles à l'Empire, loin d'être déporté en Algérie, tout au contraire sur intervention d'Émile Ollivier, chef du gouvernement (Fermé et ensuite Émile Ollivier s'étaient trouvés tous deux avoir donné des leçons ou conseils au père de Gaston Bozeriau, qui devenu député, intercéda pour faire nommer Fermé en Algérie), il réussit à obtenir un poste dans la magistrature. Sa carrière traîne quelque peu car il fait ses débuts dans le bled ; il se plaint de courir le pays à cheval, et change souvent de poste : juge de paix à El Arrouch en 1870, à Saint-Denis-du-Sig en 1873, il passe encore par Philippeville avant d'être nommé à Alger en 1879. Une fois à Alger, et, précisément pendant que Marx y séjourne, sa situation s'éclaircit, grâce aux appuis « républicains » dont il bénéficie à Paris (Jules Simon). Aussi exerce-t-il peu comme juge, car il est chargé d'une étude sur les taxes devant les tribunaux. Des deux propositions reçues et que Marx rapporte (Nouvelle Calédonie ou Tunisie) qui élargissent singulièrement sa carrière coloniale, il choisira celle de Tunis.

Pendant son exercice à El Arrouch, il s'était marié dans une famille juive de Constantine : les Hertz-Isaac dont les membres tenaient différents commerces. Ce mariage le mettait en porte à faux par rapport à la bonne société coloniale, travaillée en sa rivalité des origines, par l'antisémitisme ; il paraît, de surcroît, avoir eu quelques difficultés avec un de ses beaux-frères. Cette situation se retrouvera à Tunis, où l'a suivi une partie de sa belle-famille : condition impossible que celle de cet ancien socialiste, pamphlétaire contre le second Empire, qui poursuit cependant une carrière coloniale et même amasse quelques biens, de cet honorable président du Tribunal mixte de Tunis, qui s'évertue à tenir sa place dans le Milieu européen du Protectorat tunisien (sa place au théâtre même qui fait l'objet d'un petit scandale local), mais se trouve tenu à l'écart par sa réputation et par son mariage. Le paradoxe atteint sa plénitude, quand l'on se souvient des textes de Marx sur l'individualisation de la propriété en Algérie, cette pratique de rapine, et que l'on voit le « brave Fermé », chargé en Tunisie, ce qu'il fut de 1886 à 1896, de l'application de la loi immobilière. Le gouvernement français lui sera reconnaissant du bon « fonctionnement de l'immatriculation et de sa bonne application, même chez les indigènes ». En 1892, et sur la recommandation de Charles Longuet, conseiller général de la Seine, la République colonisatrice lui remettra la Légion d'honneur. Il réclame sa retraite en 1896 ; sa fortune à Tunis est alors évaluée à plus de 80 000 francs de « biens-fonds. »

Cette destinée ne serait qu'anecdotique, si elle n'annonçait l'évolution du « socialisme », au sens français du terme, en Algérie ou à travers le domaine colonial français. Par anticipation, mais parce que nous connaissons la suite, nous pouvons y lire aussi l'annonce des vicissitudes du marxisme et du communisme en Algérie.

 

Commentaire de Jacques Fermé

Jacques Fermé, qui a un exemplaire de l'ouvrage, est furieux contre Gallissot. Il critique certaines informations données par Gallissot (lequel a consulté le dossier Fermé, BB.6, II aux Archives Nationales.

Le commentaire de Gallissot ressemble plus à un plaidoyer destiné à illustrer une thèse qu'à une analyse d'historien. L'affaire du scandale au théâtre avec le beau-frère est évoquée à deux reprises, ce qui est beaucoup. Les faits ne sont pas toujours exacts.

L'erreur sur le nom de plume (Albert Fermé et non Albert Marie dont nous n'avons pas gardé dans la famille de recueils de poésie) est secondaire mais révélatrice d'un travail superficiel. Fermé a pris sa retraite après une visite d'inspection mettant en cause son efficacité (il s'est plaint d'avoir été mis en cause par l'inspecteur devant les employés indigènes…) et il semble que contrairement à ce qui était prévu (départ en retraite contre décoration) il n'ait pas eu la Légion d'honneur.

La législation foncière n'était pas la même en Tunisie et en Algérie (heureusement pour les Tunisiens) et le rôle du juge Fermé dans l'application de la loi est restée dans la mémoire familiale comme hostile aux colons. Il faut évidemment se méfier de la mémoire familiale qui faisait de Fermé un exilé proche de Victor Hugo !

Quant à Rosine Isaac, était-elle issue d'une famille constantinoise indigène ? Françoise Fermé, qui a vidé l'appartement de Nice, doit détenir le portrait de Madame Meyer dont la famille venait d'Allemagne.

 

 

Ses écrits

Nouvelles algériennes. Voir un extrait.
Les conspirations sous le Second Empire, Complot de l'Hippodrome et de l'Opéra-comique, Paris, 1869.
La chasse au faucon en Tunisie.

Liens

Terminus Carthage



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